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Compétitivité de la filière sucre française Aker prévoit de doubler le rythme de progression du rendement de la betterave

Le programme Aker, lancé officiellement fin septembre, implique Florimond Desprez et associe recherche publique et privée. Il vise à améliorer la compétitivité de la betterave française à l’horizon 2020 en doublant le rythme de croissance annuelle de son rendement en sucre. Sur un marché façonné par la concurrence avec la canne à sucre et alors que les prix hauts des matières premières agricoles incitent à revoir les assolements, des résultats de ce programme dépend le maintien du leadership mondial de la France pour la production de sucre de betterave.

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Les évolutions technologiques dévolues au programme Aker
devraient à terme profiter aux activités de sélection d'autres espèces. (© Terre-net Média)

Lancé officiellement le 26 septembre, le programme Aker, un des lauréats de l’appel à projet dans le cadre du fonds d’investissement d’avenir, vise à accroître la compétitivité de la betterave française. Doté de 18,5 millions d’euros, dont 5 M€ d’aides d’Etat, sur huit ans, associant recherche publique et privée (80 chercheurs et 11 partenaires), il se fixe l'objectif de multiplier par deux le rythme de progression annuelle du rendement en sucre de la betterave (4 % contre 2 % actuellement) grâce à des moyens de sélection encore jamais déployés. « Ainsi, la filière française achèvera de combler l’écart de compétitivité existant avec la canne à sucre, sur un marché structuré par la compétition entre les deux productions », explique Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint à l’agriculture de l’Inra. Fédérateurs, les travaux engagés impliquent un semencier, Florimond Desprez, contributeur financier à hauteur de 58 % du budget, l’Institut technique de la betterave et la recherche publique.

Révolution technologique

Christian Huyghe annonce une rupture par rapport à l’activité de sélection dont profitait jusqu’alors la betterave du fait du recours au génotypage (analyse des génomes) à haut débit et de nouvelles méthodes de phénotypage (évaluation des caractères), « une véritable révolution technologique ».

Karine Henry de Florimond Desprez décrit le processus mis en œuvre. « Nous commençons avec la constitution d'une collection de ressources génétiques représentatives de la variabilité et de la distribution géographique du genre Beta. 10.000 références seront ainsi rassemblées à partir de pool de betteraves sauvages et cultivées provenant de 46 organismes dans 24 pays. »

Le processus de sélection permettra d’obtenir une collection de référence de quinze individus. Ceux-là, combinés à du matériel génétique reconnu comme élite, feront l’objet de croisements avec 200 hybrides, « soit 3.000 hybrides à tester en différents contextes en vérifiant l’effet année et l’effet lieu ». Les nouvelles variétés sont attendues pour 2020.

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